Les industriels et banquiers

Camille Beauvais

(1782-1852)

En avril 1826, Charles X approuva la proposition de son Ministre qui, pour favoriser l’industrie française de la soie fortement concurrencée par l’Angleterre et la Chine, souhaitait encourager le mouvement séricicole en France en confiant le Domaine des Bergeries à Camille Beauvais. Ce dernier nomme son établissement : Ferme modèle pour la culture du mûrier et l’éducation des vers à soie. Suivant les méthodes chinoises, il cherche à établir des conditions optimales pour l’élevage des vers à soie à l’aide d’instruments scientifiques et de moyens mécaniques. Il est considéré comme le fondateur de l’école séricicole française et contribue à la vulgarisation de la sériciculture en France. Son établissement dispense des cours gratuits et forme des magnaniers, adeptes de cette nouvelle agriculture. Son œuvre a fait l’objet de nombreux articles publiés dans les Annales de la Société Séricicole, société dont il fut le vice-président. L’entreprise séricicole des Bergeries ne donna pas les résultats escomptés. À la mort de Camille Beauvais, l’établissement cessa de fonctionner et le matériel de la Magnanerie fut vendu aux enchères. Camille Beauvais est enterré au Cimetière du Centre à Draveil.

Charles Seguin

(1798-1856)

Marié à la fille d’Antoine Pétroz (1781-1859), pionnier de l’homéopathie en France, il apporta aux entreprises des frères Seguin sa connaissance du lobby notamment parisien. Il achète le château seulement deux ans avant son décès, sa veuve l’occupera jusqu’en 1882. Elle y a accueilli les ambulanciers et les soldats blessés pendant la guerre de 1870.

Alphonse Dida

(1815-1890)

Ancien élève de l’École centrale, il débute comme chimiste aux papeteries du Marais et invente le vernis Dida adopté sous le Second Empire. Il sera récompensé dans les expositions industrielles de Paris en 1867 et de Londres en 1872. L’usine de vernis à alcool, créée à Paris en 1847, s’avère 25 ans plus tard trop petite ce qui explique la création de celle de Draveil sur un terrain en friche à la Villa. Cinq ans plus tard, il cède l’entreprise à son fils Lucien, également conseiller municipal de 1878 à 1889.

Jules-Joseph Laveissière

(1831-1885)

Chevalier de la Légion d’Honneur (1874), négociant en métaux et membre de la société internationale des études pratiques d’économie sociale. Il achète le château (aujourd'hui Château de Paris-Jardins) en 1882 et sa veuve le garde jusqu’en 1905. Ce sont ses trois enfants qui le vendent à la société de Paris-Jardins.

Raphaël Cahen d’Anvers

(1841-1900)

Surnommé « Comte à dormir debout », il dirigeait, avec son frère Louis (1836-1922), la banque familiale, L. & R. Cahen d’Anvers et Cie, et était présenté comme un arbitragiste international enrichi au-delà du raisonnable. Avec les dirigeants de Paribas et le Premier Ministre canadien, il fonde le Crédit foncier franco-canadien en 1881. La même année, il achète à l’État le château des Bergeries qu’il fait démolir et confie la construction de celui qui existe encore aujourd’hui à l’architecte Eugène Ricard (1844-1895).

Adrien Bénard

(1846-1912)

Administrateur de la Compagnie continentale Edison, il fonde avec Sigismond Jarislowsky dans les années 1880, une banque qui porte leurs noms et participera à la constitution du métro parisien en 1898 avec l’appui du groupe belge Empain. Il en sera le premier Président du Conseil d’Administration. Conseiller financier de Marie Laurencin (1883-1956), mécène des artistes du Mouvement Art Nouveau (1846-1912), il  achète, en 1889, une maison bourgeoise, dite Villa Georges-Laure, entourée d’un parc boisé, la fait agrandir et commande pour la salle à manger une boiserie au sculpteur Alexandre Charpentier (1856-1909), visible aujourd’hui au Musée d’Orsay.

Jules Brandt

(1882-1959)

D’origine alsacienne, après des études d’électricité à Vierzon et à l’Ecole des Arts et Métiers, il fait son service puis est mobilisé en 1914. Très rapidement, il est blessé et envoyé en convalescence. Là, il dessine le plan d’un canon léger portatif et fait concevoir l’arme par son frère Edgar. Dès 1915, Jules crée, à Crosne, « les établissements Brandt » et une usine à Villeneuve-Saint-Georges, pour la fabrication des obus. Il joua un grand rôle dans le domaine de la construction électrique : éclairage du métro parisien, projecteurs sous-marins… Après la guerre, Jules Brandt lance « l’éclairage rationnel » et a comme principaux clients les PTT, les Chemins de Fer et les terrains d’aviation. Il aura cinq usines, réalisera également un avion et un moteur à essence sans piston ni soupape qu’il avait adapté sur une voiture de sa conception. Le modèle « Reine 1950 » fut présenté au Salon de l’Automobile 1949 mais jamais commercialisé. Il fut également un précurseur de l’éolienne individuelle et a réalisé l’équipement électrique du paquebot Normandie. Chevalier de la Légion d’Honneur en 1927, il était également Conseiller du Commerce extérieur et membre du Comité de Direction de la Foire de Paris. Il meurt dans sa propriété draveilloise (actuel Conservatoire de Musique) le 23 octobre 1959.